Malgré la pandémie, le Salon du livre de Sharjah s’est tenu du 3 au 14 novembre dernier, précédé de trois jours professionnels et constitué de conférences et de sessions de rendez-vous notamment entre éditeurs français et du monde arabe.
Le Salon du livre de Sharjah est l’unique événement arabophone qui a pu se tenir depuis le début de la pandémie. La participation française aux conférences des éditeurs et au salon a été soutenue conjointement par l'Institut français des Émirats arabes unis et le BIEF. L'Institut français des Émirats arabes unis s'engage fortement en faveur des industries culturelles et créatives, dont le livre et l'édition font partie. Suite aux nouvelles mesures de restrictions de déplacement depuis le 30 octobre, la délégation française, composée de Pierre Crooks (Balivernes éditions), Judith Rosenzweig (Gallimard), Benoît Virot (Le Nouvel Attila), Nicolas Roche et Laurence Risson, a malheureusement dû annuler sa participation.
Cependant, Judith Rosenzweig, directrice des droits étrangers chez Gallimard, et Nicolas Roche, directeur du BIEF, ont participé à distance aux conférences auxquelles ils étaient respectivement conviés : "It’s a Woman’s World" et "Global publishing spotlight: Surviving and thriving during a pandemic". À la faveur de cet événement, des rendez-vous individuels se sont également tenus en visio-conférence et ont permis au BIEF d’identifier des éditeurs à inviter dans le cadre du prochain programme Fellowship d’éditeurs du monde arabe.
Dans le contexte actuel, le salon a mobilisé autant que possible les éditeurs du monde arabe pour qui les salons sont les principaux canaux de vente. Si globalement toutes ces manifestations sont de très bonnes occasions de rencontrer les éditeurs, pour qui souhaite développer ses contacts dans la région, le Salon de Sharjah l’est encore davantage, tant les aides financières accordées par les organisateurs pour les échanges de droits sont nombreuses.
Le centre des droits
Questions à Michel Choueiri, directeur de la librairie francophone Culture & Co Bookstore à Dubai, qui a tenu le stand français de l'Institut français des Émirats arabes unis à Sharjah, en collaboration avec le BIEF et l’Institut français des Émirats arabes unis.
BIEF : Qui sont les lecteurs du français qui viennent au salon de Sharjah ?
Michel Choueiri : Cette année, le public était un peu différent des autres années. Exceptionnellement, on peut dire qu’il n’y avait pas de groupes scolaires, presque pas d’auteurs et d’éditeurs étrangers. Les visiteurs du stand sont des lecteurs principalement francophones (Français, Belges, Canadiens, Suisses, Libanais, francophones venant d’Égypte et du Maghreb), mais aussi des locaux et des Indiens qui apprennent ou souhaitent apprendre le français.
BIEF : Quelles sont les thématiques qui les intéressent ?
M.C. : Pour les francophones, ce sont principalement les livres de jeunesse et de littérature qui les intéressent. Pour ceux qui veulent apprendre le français, ce sont, bien sûr, les méthodes d’apprentissage et les livres en français facile…
BIEF : En temps normal, les visiteurs viennent-ils de tous les émirats ?
M.C. : Oui, mais cette année ils venaient uniquement de Sharjah, Dubai et des petits émirats très proches. L'Émirat d'Abu Dhabi est actuellement soumis à des contrôles sanitaires qui contraignent les déplacement physiques avec les autres émirats.
BIEF : Avec la réduction des voyages due à la crise sanitaire, la clientèle de votre librairie a-t-elle évolué ?
M.C. : Non pas beaucoup, nous avons peut-être un peu plus de commandes en ligne mais c’est tout.